Le conseil général du Haut-Rhin encourage les collectivités locales à réduire la consommation d’énergie des bâtiments publics, neufs et anciens. Diviser par deux ou par trois la facture d’énergie des collectivités locales, c’est possible, estime-t-on au conseil général du Haut-Rhin. Le directeur de l’architecture du Département, Hermès Stefanelli, et le directeur de l’environnement, Georges Walter, ont expliqué comment s’y prendre aux directeurs généraux, secrétaires de mairie et de structure intercommunale lundi, au collège de Burnhaupt-le-Haut.
Un site, des solutions
La réglementation thermique va changer en 2012. Son objectif : ne pas dépasser 50 kWh/m²/an de consommation d’énergie primaire dans les bâtiments neufs alors qu’actuellement, un bâtiment consomme en moyenne 140 à 180 kWh/m²/an. L’économie d’énergie concerne aussi la rénovation des bâtiments existants : « Cela représente un gros effort par une succession d’interventions. Il faut avant tout se demander de quoi nous avons vraiment besoin », dit Hermès Stefanelli. Les services du conseil général ont expérimenté diverses solutions, en particulier lors de la construction des derniers collèges. Ils se gardent d’apporter des recettes miracles transposables à toutes situations. « Il faut étudier plusieurs solutions, en fonction du site et de l’usage du bâtiment, et avoir une approche globale prenant en compte les coûts de fonctionnement du bâtiment. »
Simulations thermiques
Le recours aux simulations thermiques et à l’assistant à maître d’ouvrage spécialisé en énergie est vivement conseillé : « Il faut être vigilant : tous les architectes ne sont pas formés aux économies d’énergie, tous les bureaux d’études ne se valent pas. Le conseil général apporte son aide aux collectivités locales qui recourent à l’expertise. Celle-ci est rentable à long terme. » Comment obtenir une bonne performance énergétique, tant dans le neuf qu’en rénovation ? En tenant compte avant tout de l’orientation du bâtiment : les apports solaires gratuits sont optimisés par l’emplacement et la surface des baies vitrées, par la pose de triple vitrage en certains cas ; la surchauffe estivale est limitée par des auvents, des débords de toitures. Le bâtiment doit être étanche à l’air par la mise en œuvre de matériaux d’isolation très performants. La ventilation doit être très étudiée : VMC, ventilation nocturne, puits canadien, sonde de CO2 figurent parmi les solutions. Le chauffage est assuré de préférence par des énergies renouvelables (plaquettes bois), des planchers chauffants. Le conseil général prône aussi le recours à l’électronique : « La télégestion des chaufferies des collèges a permis de réaliser de grosses économies. Elle est confiée à un exploitant qui se rémunère sur les économies réalisées. Les luminaires intelligents, qui régulent l’intensité lumineuse en fonction de l’apport extérieur coûtent cher mais sont amortis en 6 ou 7 ans. »
L’éclairage public
Autre source d’économie : la réduction de l’éclairage public avec des intensités variables selon les lieux, des détecteurs de présence. Et, révolution dans le monde de l’épuration : Georges Walter préconise le lagunage, « qui ne mange rien et marche bien ». Dans les stations d’épuration, il conseille de mieux contrôler l’arrivée d’oxygène et de sécher les boues dans des serres plutôt que dans des séchoirs énergivores.
Laisser un commentaire